Les ingénieurs logiciels de la banque américaine JPMorgan ont augmenté leur productivité de 10% à 20 % en utilisant un outil d’assistance au codage développé par la banque. C’est la déclaration de Lori Beer, Global Chief Information Officer (CIO), DSI monde, de JPMorganChase auprès de l’agence Reuters.
Affectation des ingénieurs à d’autres projets
Cet accroissement de l’efficacité représente une opportunité pour la banque d’affecter ses ingénieurs à d’autres projets, ajoute Lori Beer à Reuters avant la conférence DevUp, un événement interne organisé par JPMorgan, réunissant ses ingénieurs en Inde cette année. La banque disposait d’un budget pour la technologie de 17 milliards de dollars pour 2024. Son effectif technique est de 63 000 employés, dont un tiers est basé en Inde, et représente environ 21 % de son effectif mondial de 310 000 personnes. La banque emploie 44 000 ingénieurs logiciels qui font fonctionner 6000 applications et génèrent 1 Exaoctet de données, c’est à dire 1 million de Teraoctets.
Les gains d’efficacité obtenus grâce à l’assistant de codage permettront également aux ingénieurs de JPMorgan de consacrer plus de temps à des projets à forte valeur ajoutée axés sur l’intelligence artificielle et les données, présente la DSI. La banque dispose d’environ 450 cas d’usage potentiels pour lesquels elle pourrait recourir à l’IA, et son DG, Jamie Dimon, estime que ce nombre d’applications montera à 1 000 d’ici l’année prochaine.
Transformation et création de valeur, objectif de la banque
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La Revue du DigitalLa banque se concentre sur les domaines où elle peut utiliser l’IA pour rentabiliser ses activités, précise Lori Beer. « Je ne dirais pas que le succès réside dans le fait d’en réaliser 1 000 » dit-elle. « Le succès réside dans le fait de continuer à affirmer qu’avec l’IA, il ne s’agit pas seulement d’un incrément, mais que nous transformons et créons de la valeur » précise-t-elle.
Le président de JPMorgan, Daniel Pinto, avait précédemment déclaré que la mise en œuvre de l’IA pourrait ajouter entre 1 et 1,5 milliard de dollars de valeur à la banque. La banque a passé sa période de forte croissance en termes de recrutement, selon la DSI. « Il y a tellement de productivité et d’opportunités à envisager dans un monde avec l’IA. Nous avons connu une croissance rapide. Vous allez nous voir continuer à optimiser notre empreinte » termine-t-elle.
Usage du Cloud AWS afin de gagner en résilience et capacité à monter en charge
JPMorgan a entamé une migration vers le Cloud Amazon en 2019. En 2020, la banque avait migré cent applications dans le Cloud. En 2023, un millier d’applications étaient basculées dans AWS et la banque utilisait des processeurs GPU. L’infrastructure informatique de la banque est hybride entre les installations sur ses sites et le Cloud public. En 2024, la banque travaille sur des cas d’usage de l’IA générative. Les services de paiement de la banque ont été transférés sur le Cloud afin de disposer d’une puissance de calcul élastique.
L’application chase.com de la banque a été migrée dans le Cloud AWS également. JPMorganChase utilise les outils SageMaker et Bedrock d’AWS afin de développer ses modèles d’intelligence artificielle. Cinq mille employés utilisent SageMaker chaque mois. Bedrock permet aux Data Scientists de la banque de régler les modèles d’IA sur les données de JPMorgan.
L’IA générative en soutien des équipes
La banque a déployé son IA générative, un assistant interne auprès de 200 000 employés. L’IA générative suggère des idées aux conseillers bancaires dans la relation client. L’IA générative aide les agents de voyage de la banque à créer et réserver des voyages pour leurs clients. L’IA génère des transcriptions sur les appels au centre d’appels et délivre des insights à grande échelle. Outre l’aide apportée aux développeurs logiciels avec l’IA générative, la banque explore en parallèle l’usage d’agents IA pour le développement.
« Nous avons beaucoup de données, c’est un de nos actifs les plus critiques. Comment continuer d’en tirer parti ? » s’interroge la DSI. « Les grands modèles de langages sont bons pour certaines choses comme effectuer des résumés ou des Q&A, nous continuons à voir de la valeur si nous tirons parti du RAG ou du réglage fin » poursuit-elle. Le futur sera de régler de vrais problèmes business. « Nous commençons à entrer dans la résolution des vrais problèmes business que nous avons que ce soit avec des grands modèles de langages ou des modèles plus petits. C’est ce que nous verrons dans le futur » pense-t-elle.
Un budget tech de 17 milliards de dollars
Lori Beer est directrice des systèmes d’information (DSI) mondiale de JPMorgan Chase depuis 2014. Elle est responsable des systèmes et de l’infrastructure technologiques de l’entreprise à l’échelle mondiale. Lori Beer gère un budget de 17 milliards de dollars et plus de 63 000 techniciens qui soutiennent les activités de vente au détail, de gros et de gestion d’actifs et de patrimoine de JPMorgan Chase. La banque annonce 82 millions de clients aux Etats-Unis et travailler avec plus de 90% des entreprises du Fortune 500 et 6 millions de PME. La banque traite la moitié des transactions e-commerce aux Etats-Unis.