La présidente d’île de France demande l’usage de l’intelligence artificielle sur les caméras vidéo

Valérie Pécresse aux côtés de la police des transports

En pleine campagne électorale, Valérie Pécresse candidate à sa réélection à la tête de la région île de France le 20 juin prochain, demande la possibilité d’utiliser l’intelligence artificielle avec les caméras de vidéo protection. La responsable politique rappelle qu’elle a déployé 80 000 caméras en île de France. Pour elle, ces caméras ne sont vraiment utiles que si elles sont complétées par l’usage de l’intelligence artificielle.

80 000 caméras vidéo déployées par la région île de France

« J’ai assumé de déployer 80 000 caméras de vidéo protection. Ces 80 000 caméras ne sont vraiment utiles que si on peut avoir l’usage de l’intelligence artificielle pour pouvoir faire des vidéo patrouilles » déclare-t-elle. Elle a pris la parole sur les ondes de France Info, le 2 juin. Elle demande que l’IA puisse être employée dans les transports publics de la région pour détecter les pickpockets ou les harceleurs de femmes, ainsi que pour reconnaître les terroristes.

« Il faut autoriser l’intelligence artificielle sans reconnaissance de l’identité »

« Il faut autoriser l’intelligence artificielle sans reconnaissance de l’identité.  Et sur le risque terroriste, je demande qu’à l’entrée des gares, on puisse matcher le visage des gens qui passent avec le fichier des personnes condamnées et recherchées pour des faits terroristes » précise-t-elle. Elle estime que les ordinateurs détectent les comportements suspects. «  Ils détectent les pickpockets que l’on ne voit pas à l’œil nu. Ils détectent les harceleurs de femmes. Donc on a besoin de cette intelligence artificielle » résume la dirigeante.

Elle reconnaît que la loi ne le permet pas aujourd’hui. « On a besoin de faire évoluer la loi qui aujourd’hui ne le permet pas » demande-t-elle. « Je demande un débat national, avec une vraie consultation sur les aspects éthiques. Je l’ai demandé au gouvernement depuis 6 mois, pour l’instant rien ne bouge » dit-elle.

L’usage de l’IA sans reconnaissance faciale est interdit en France

Elle rappelle qu’elle a déjà tenté de recourir à l’intelligence artificielle sans reconnaissance faciale, juste pour compter le nombre de personnes portant des masques anti Covid-19 dans le métro. Une expérimentation qui était menée avec la société Datakalab, à la station de métro Châtelet. « Nous avons utilisé d’intelligence artificielle qui permettait de voir si les usagers portaient ou pas leur masque. Au bout d’un moment, on nous a dit vous n’avez pas le droit de le faire, la loi ne l’autorise pas. Vous voyez que même quand il n’y a pas de reconnaissance biométrique, pour l’instant on ne peut pas le faire » se souvient-elle.

Les visages ne sont pas enregistrés, l’IA regarde si ils matchent avec le fichier des terroristes

En ce qui concerne un usage de l’IA pour lutter contre le terrorisme, cela ne va-t-il pas empiéter sur les libertés des Français en les enregistrant dès qu’ils passent devant une caméra ? « Tout le monde passe devant les caméras. On n’enregistre pas, on les [NDLR : les visages des usagers des transports publics] matche avec un fichier. Il n’y a pas de conservation de la donnée. Et si vous êtes un terroriste condamné et recherché, à ce moment là ça bipe » décrit-elle.

La présidente de région pointe que cela fonctionne déjà dans les aéroports. « Aujourd’hui si vous prenez l’avion, votre visage […] matche avec le fichier des personnes recherchées. Aujourd’hui vous êtes moins protégé si vous prenez un train de banlieue ou un RER que si vous prenez un avion. Est-ce que c’est justifiable ? » interroge-t-elle.

Centralisation des images de 80 000 caméras

Dans 6 mois, les 80 000 caméras dont parle Valérie Pécresse seront reliées dans un centre de commandement unique de la police des transports. « Donc je vais parachever la police des transports. Là-dessus, il y aura la Police nationale, la gendarmerie, la sécurité de la SNCF, la sécurité de la RATP, et tout cela dans un local unique. Ce sera unique en Europe, co-financé par l’Etat et la région, à la préfecture de Police » présente-t-elle. Elle souhaite que l’IA puisse s’appliquer afin d’automatiser la détection de certains délits. « Il faut savoir aujourd’hui que dans les transports, 30% des flagrants délits sont faits par vidéo patrouille, c’est beaucoup plus efficace que de mettre des personnes dans une rame bondée parce qu’elles ne peuvent pas se déplacer » conclut-elle.



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