Prendre la parole là où on est attendu
Dans la frénésie actuelle qui vante à tour de bras la « brand newsroom » comme le viatique imparable pour se construire une réputation en béton, il convient de moduler les discours. La « newsroom » n’a de sens que si elle s’applique à effectivement éditer du contenu en rapport avec les interrogations du corps sociétal sur les domaines où opère la marque ou l’entreprise.
En revanche, voir ces derniers débouler en permanence en fonction des gros titres de l’actualité n’a aucun sens, ni aucune légitimité. A moins d’un engagement avéré et concret sur telle ou telle cause, jongler avec l’air du temps revient surtout à brasser de l’air pour rien. Qu’un gâteau apéritif fasse très ponctuellement un clin d’œil rigolo pour faire le buzz n’est pas gênant en soi. En revanche, cela le devient lorsqu’on s’abandonne à une systématisation à outrance.
La ficelle marche aujourd’hui
Aujourd’hui, la ficelle fonctionne à peu près du fait du faible nombre d’acteurs impliqués dans une démarche éditoriale de « newsroom ». Mais qu’en sera-t-il le jour où chacun va se mettre à cancaner à tire larigot ? Il est vraiment impératif que les communicants et marketeurs prennent conscience qu’un outil, si prometteur soit-il, ne constitue pas une stratégie à lui seul.
Que les marques et les entreprises doivent prendre plus souvent la parole est une évidence mais pas sur des sujets périphériques occultant ou contournant les attentes de fond des socionautes. Ne dévoyons pas cette belle idée qu’est la « newsroom » en la transformant en lessiveuse à contenus en mode essorage !
Sources
– (1) – Cathy Leitus – « La conversation en temps réel » – Stratégies – 20 février 2014
– (2) – Matthew Hook – « Super Bowl 2014 and the rise of the social newsroom » – Media Week – 5 février 2014
– (3) – Cathy Leitus – « La conversation en temps réel » – Stratégies – 20 février 2014
– (4) – Eric le Braz – « Offrez une newsroom à votre marque » – Management – Mars 2014
Olivier Cimelière
Littéraire dans l’âme, journaliste de formation et communicant de profession, voilà pour le tableau synoptique express d’Olivier Cimelière. Olivier a 20 ans d’expérience et un parcours plutôt original dans des secteurs d’activité très variés. Expert en stratégie de communication d’entreprise et de réputation des dirigeants, il est directeur d’Heuristik Communications et anime le blog du communicant 2.0. Depuis avril 2014, il est directeur associé de l’agence d’image et opinions Wellcom.