La logistique, tout est là. Amazon prépare la livraison à domicile de produits alimentaires à Paris pour la rentrée. Une pratique qui n’a jamais décollé en France, relève François Momboisse, Président de la Fevad, l’association qui défend les intérêts des e-commerçants. C’est le Drive qui finalement aura décollé.
« Le Drive, c’est la grande invention, il y en a 2900 en France en espaces dédiés, c’est monté très vite, dès que le modèle a marché, » analyse François Monboisse. Le Drive est venu notamment palier l’impossibilité en France de réussir une prise de rendez-vous pour la livraison de ses courses.
« Avant, on essayait de faire comme Tesco en Angleterre, c’est à dire de prendre la commande et de livrer les gens. Cela ne marchait pas. Parce qu’en France contrairement à l’Angleterre, vous n’arrivez pas à avoir une livraison avec quelqu’un qui est là quand il vous dit qu’il est là chez lui, et vice versa, le livreur n’arrive pas à être là quand il a dit qu’il serait là, » présente-t-il.
Et de décrire la situation en Angleterre, où Tesco investit dans des camionnettes, qui permettent de transporter une moitié de produits sec, un quart congélateur et un quart réfrigérateur. « Le rendez-vous avec le client est très précis en Grande Bretagne, et respecté à la minute près après confirmation, les gens sont là. Le frais vous ne pouvez pas le laisser par terre. En France, cela n’a jamais marché, » tranche le responsable.
Le Drive permet d’éviter ce rendez-vous qui ne marche pas. Coup de chance pour la grande distribution, cela lui économise le coût de la livraison. Pour autant, le Drive est-il profitable ou pas ? « Je n’en sais rien, » répond François Momboisse. »Il y a un coût incompressible d’une demi heure pour faire faire les courses en magasin par un professionnel, pour remplir le panier de la personne qui a commandé, et en France, on ne veut pas payer ce coût, » relève-t-il. Et de conclure, « finalement, tout le monde a fait du Drive, car ceux qui n’en avaient pas se faisaient tailler des croupières par ceux qui en avaient. »
François Momboisse a pris la parole lors de la journée sur l’avenir du e-commerce organisée par l’IFM (Institut Français du Merchandising), à Paris le 7 juin.