La France est-elle vouée  à un rôle secondaire dans la finance ?

Fidel Martin, Président d’Exoé, souhaite un allégement de la complexité réglementaire


La finance française fait face à un défi majeur : comment rester compétitive tout en naviguant dans un environnement réglementaire toujours plus complexe. C’est ce que décrit dans cette tribune, Fidel Martin, Président d’Exoé. Le dirigeant pointe la complexité réglementaire européenne, la sous exploitation de la digitalisation et de l’innovation ainsi que l’urgence de réformes et d’initiatives nécessaires pour préserver l’attractivité de la place de Paris.

La finance française se trouve à un tournant décisif. Les acteurs financiers doivent redoubler d’agilité pour rester compétitifs entre l’accumulation de réglementations, l’évolution rapide des marchés et la concurrence internationale.  Une question essentielle se pose. La France peut-elle encore rivaliser avec les grandes places financières mondiales ou est-elle condamnée à un rôle secondaire sur l’échiquier international ?

Un environnement réglementaire contraignant

L’Europe et la France ont choisi une approche réglementaire stricte, avec l’objectif louable de renforcer la transparence et la sécurité des marchés. Cependant, cette complexité administrative pèse sur les intermédiaires financiers et les investisseurs institutionnels. Cela ralentit la prise de décision et augmente les coûts. Les exigences croissantes de reporting et de conformité, bien qu’essentielles, créent un environnement moins attractif face à des places comme Londres ou New York, qui savent concilier la rigueur et la souplesse.


L’impact de la digitalisation

L’essor de la digitalisation offre à la finance française une formidable opportunité d’innover et d’optimiser les opérations financières. L’automatisation du trading, l’intelligence artificielle appliquée à la gestion des risques et l’analyse prédictive permettent d’améliorer la performance des marchés. Toutefois, l’investissement dans ces technologies reste hétérogène, et le retard pris dans certaines infrastructures pourrait freiner la compétitivité de la place de Paris.

L’urgence d’une vision stratégique

Si la finance française veut rester attractive, elle doit s’appuyer sur des initiatives favorisant l’innovation et l’internationalisation. Il est impératif de simplifier certains dispositifs réglementaires tout en accompagnant la transition vers une finance plus durable et digitalisée. La France dispose de nombreux atouts. On citera un réseau bancaire puissant, des investisseurs engagés, et des fintechs dynamiques.

Il reste à leur offrir un cadre propice à leur développement. La finance française n’est pas condamnée à décrocher, mais elle doit rapidement s’adapter aux réalités d’un marché globalisé. Il en va de la souveraineté économique du pays et de sa capacité à peser sur les grandes décisions financières de demain.

La société Exoé a été fondée en 2006, agrée par l’ACPR (CIB 17873) et régulée par l’AMF. Elle propose une table de négociation experte pour les professionnels de la gestion d’actifs.  La société emploie 15 personnes, pour un service d’externalisation technologique, réglementaire et humain pour l’exécution des ordres des sociétés de gestion.

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