La Française des Jeux passe en mode startup pour inventer les jeux de hasard de demain

Stéphane Pallez, PDG de la Française des jeux, 26 mai 2016

La Française des Jeux accompagne les nouveaux usages de ses clients vers les jeux sur mobile. Pour assurer sa transformation numérique, elle mise sur l’Open Innovation, le travail en mode startup et les Digital Natives.

Tout un symbole. Mi-mai, la Française des jeux (FDJ) fêtait les 40 ans du Loto, son jeu de tirage historique, tout en lançant un nouveau jeu interactif. Baptisé « L’or des Caraïbes », il permet de gagner jusqu’à 50 000 € pour une mise de deux euros. On peut jouer depuis n’importe quel terminal connecté sans avoir à se déplacer dans un débit de tabac.


Les clients deviennent numériques

Les jeux de hasard n’échappent pas au numérique. « Les jeux de hasard, pas plus qu’un autre secteur, n’échappent au numérique. Si le groupe fait l’essentiel de son chiffre d’affaires dans le monde physique, les clients nous entraînent sur ce terrain, » reconnaît Stéphane Pallez, PDG de la Française des jeux. Une transition rendue d’autant plus facile que le groupe est en croissance continue depuis quinze ans. La PDG a pris la parole le 26 mai sur la scène de l’AccorHotels Arena lors de l’événement Bpifrance Inno Génération consacré aux entrepreneurs par la Banque Publique d’investissement (BPI).



Après 9 mois de réflexion, Stéphane Pallez présentait, en octobre dernier, son plan d’entreprise, « FDJ 2020 ». Doté de près de 500 millions d’euros, ce plan vise à numériser son réseau de 32 000 points de vente (avec 180 millions d’euros) et à « agiliser » son système d’information vieillissant (avec 250 millions d’euros). Il est conduit par Cécile Lagé. Nommée Chief Digital Officer en juillet, cette centralienne, diplômée de l’Essec, s’est vue confier également le marketing six mois plus tard.

FDJ mise aussi sur l’innovation ouverte. Stéphane Pallez entend « travailler en mode startup de façon décloisonnée tout en collaborant avec des sociétés innovantes, des PME, des grandes entreprises de technologies. » Voire à participer à leur financement. FDJ a mis 13 millions d’euros dans le fonds d’investissement Partech Ventures. La Française des Jeux est aussi partenaire du Tremplin, l’incubateur des startups du sport hébergé au stade Jean Bouin.


Séduire 1 million de nouveaux joueurs

Et pour savoir quelles sont les aspirations des « digital natives », la FDJ a demandé aux étudiants de la Web School Factory de réfléchir à ce que pourraient être les jeux de demain. « Il faut savoir gérer à la fois l’instantanéité, qu’introduit le numérique, et le temps lent pour se projeter sur le long terme », philosophe Stéphane Pallez.

Le plan « FDJ 2020 » vise à atteindre 20 % des ventes dans les produits numérisés et à séduire 1 million de nouveaux joueurs. Cible visée : les femmes et les jeunes actifs qui désertent les bars PMU mais sont devenus addicts des « casual games » de type Candy Crush.

Allers retours entre physique et digital

Pour autant, il n’est pas question d’abandonner les points de vente mais de faire des allers-retours entre les mondes physique et digital. Avec Illiko+, la nouvelle gamme de jeux à gratter qui sera commercialisée en 2017, l’expérience de jeu commence chez le détaillant, se poursuivra sur mobile avec un jeu digital avant un retour sur le point de vente pour le paiement des gains.

Dans une optique Big Data, la FDJ utilise ses données pour prévenir les comportements à risques chez certains joueurs compulsifs (via le service Playscan) ou les opérations de blanchiment d’argent.

Enfin, elle s’est inspirée du crowdfunding pour lancer l’Atelier des Rêves. Ce concours qui s’est tenue fin 2015 a permis aux trois gagnants d’empocher 20 000 euros chacun pour réaliser leur rêve grâce aux votes des internautes.

Xavier Biseul

Xavier Biseul est journaliste. Il est spécialisé dans la transformation numérique des entreprises et les thématiques associées : l’e-commerce, le Big data, les médias sociaux, le marketing digital, le CRM, l’écosystème des startups. Il dispose également d’une connaissance approfondie du marché de l’emploi IT.

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