Pour lutter contre le Coronavirus, il manque 2,5 millions de télétravailleurs à l’appel en France

Elisabeth Borne, Ministre du Travail

Pour lutter contre le Coronavirus, le télétravail est un levier essentiel pour limiter la circulation du virus selon le gouvernement. Or le recours au télétravail s’érode en France et on dénombre 2,5 millions de personnes qui pourraient télé-travailler et qui ne le font pas. Cela doit changer rapidement demande Elisabeth Borne, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Elle est intervenue à l’occasion d’une conférence de presse le 4 février aux côtés du Premier ministre.

La règle est le télétravail 5 jours par semaine quand cela est possible

Elisabeth Borne rappelle que la règle est le télétravail 5 jours par semaine pour ceux qui peuvent réaliser la totalité de leurs tâches à distance. Or, « au moins un tiers des salariés dont les postes sont télé-travaillables, ne télé-travaillent pas du tout selon les enquêtes dont nous disposons. Notre objectif est que ces quelques 2,5 millions de salariés se mettent ou se remettent à télé-travailler » demande-t-elle.

« Je demande à chaque entreprise de réduire la part des salariés qui ne télé-travaillent pas du tout« 

Quant à ceux qui télé-travaillent déjà, ils doivent augmenter leur nombre de jours télé-travaillés. « La deuxième priorité est que les salariés qui télé-travaillent aujourd’hui 1, 2 ou 3 jours par semaine, fassent au moins 1 jour de télétravail en plus » ajoute-t-elle. Le temps presse. « Je demande à chaque entreprise de se mobiliser sans délai, de réduire la part des salariés qui ne télé-travaillent pas du tout » insiste la ministre.

Elle se montre toutefois favorable à une négociation entre les représentants des salariés et les chefs d’entreprise afin de déterminer le bon équilibre pour le télétravail. « J’appelle tous les chefs d’entreprise et les représentants des salariés, à organiser des concertations au sein de chaque entreprise dans les meilleurs délais » dit-elle. Elle rappelle que les inspecteurs vérifieront systématiquement la bonne mise en œuvre du télétravail à l’occasion de chaque contrôle. Depuis le début de la crise sanitaire, il y a eu 65 000 opérations de contrôle menées par l’inspection du travail sur l’application des règles sanitaires en entreprise.

Les mauvais élèves vont être reçus par la ministre

Dans cette mise en place du télétravail, il y a les mauvais élèves dont Elisabeth Borne va s’occuper personnellement. Une étude du ministère du travail pointe un relâchement plus prononcé du télétravail dans la banque, l’assurance, la communication,  l’informatique, les activités immobilières et juridiques. « Je réunirais les branches professionnelles concernées en début de semaine prochaine pour m’assurer que les mesures nécessaires auront été prises » annonce Elisabeth Borne. « Chaque jour compte » tranche la ministre.  

« Cet effort est nécessaire pour lutter contre le virus, tout en préservant la vie économique »

Elisabeth Borne reconnaît qu’il s’agit d’un gros effort demandé aux chefs d’entreprise et aux salariés. « Mais cet effort est nécessaire pour lutter contre le virus, tout en préservant la vie économique et sociale de notre pays » pense-t-elle. S’agissant des salariés qui télé travaillent à 100%, elle souligne qu’ils ont toujours la possibilité de revenir sur le lieu de travail 1 jour par semaine, pour ceux qui en expriment le besoin, notamment s’ils souffrent d’isolement. « Cela doit rester une soupape en cas de nécessité » modère-t-elle toutefois.

Le ministère du travail considère qu’aujourd’hui près d’un tiers des actifs en France peuvent télé-travailler facilement. Le recours au télétravail s’érode progressivement depuis fin novembre 2020. « Parmi les actifs pouvant facilement télé-travailler, seulement 64% ont télé-travaillé au moins partiellement la semaine dernière. Ils étaient 70% début novembre » indique la ministre. « Seulement 30% de ceux qui peuvent télé-travailler à 100% le faisaient la semaine dernière. C’était 45% début novembre » ajoute-t-elle.


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