Il faudra trouver 30 milliards d’euros d’ici 2030 pour financer la deeptech française selon le rapport « L’innovation de rupture au défi du passage à l’échelle – État des lieux de la deeptech en France et pistes pour une nouvelle stratégie » qui vient d’être publié par la Direction générale des entreprises (DGE).
La deeptech ce sont les entreprises fondées sur l’exploitation économique réussie d’une découverte scientifique fortement novatrice. Ces entreprises ont d’importants besoins financiers et un temps long de développement.
Un modèle à préserver mais à cibler davantage
Les financements dans ce domaine ont augmenté dans l’hexagone mais certains problèmes demeurent tels que la montée en puissance pérenne et internationale des entreprises au-delà des étapes de lancement. La DGE pour sa part estime que le modèle français de soutien à l’innovation de rupture doit être préservé, mais qu’il doit être davantage ciblé.
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La Revue du DigitalIl faudra trouver 30 milliards d’euros de financement public et privé sur la période 2025 à 2030 pour accompagner les startups de la deeptech tout au long de leur cycle de développement et permettre de créer de champions technologiques de rang mondial.. Les levées de fonds sur le segment deeptech en France a quasiment été multiplié par trois en cinq ans, atteignant 4,1 milliards d’euros en 2023 contre 1,5 milliard d’euros en 2019. Cela positionne la France à la première place dans l’Union européenne et à la quatrième place mondiale derrière les Etats-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. La DGE estime que la France rencontre des succès notables dans l’intelligence artificielle, le quantique, le stockage ADN, la biotech et le new space.
Un plan deeptech lancé il y a 6 ans
Le plan deeptech a été lancé il y a six ans afin de structurer un écosystème d’innovation de rupture en finançant la création et la maturation de startups deeptech, en simplifiant le transfert technologique depuis la recherche publique et soutenant l’amorçage des startups par des financements et un accompagnement renforcé.
Le passage à l’échelle en termes de levées de fonds, d’industrialisation et d’internationalisation constitue toujours un enjeu majeur pour les entreprises deeptech françaises. Le rapport estime que la recherche est insuffisamment axée sur les priorités stratégiques d’avenir et ne dispose pas d’une capacité de financement permettant d’accompagner la montée en puissance.
Accélérer le passage du labo à l’usine
Il faut passer à l’échelle. Pour cela, il faut accélérer le passage du « labo à l’usine », pour faire de l’innovation de rupture un moteur de compétitivité et de souveraineté industrielle. La France et l’Europe doivent se doter de capacités de soutien avec des outils de financement privé et public des startups, capables de rivaliser avec les principaux compétiteurs internationaux.
Afin d’accélérer la transition des startups deeptech vers des entreprises industrielles compétitives, il faut que leurs innovations soient adoptées par le marché et pour cela, le rapport préconise un recours accru à la commande publique et privée, aux garanties et aux leviers règlementaires. La DGE détaille un ensemble d’actions afin de mieux soutenir la deeptech en convainquant les investisseurs privés et en affectant judicieusement les financements publics.