Facebook reconnaît collecter les données de géolocalisation des internautes, même lorsque ceux-ci ont désactivé la fonctionnalité. Le réseau social justifie cette pratique au nom de la sécurité et à des fins de ciblage publicitaire.
Il n’y a pas que pour les cookies que les sites internet peuvent faire abstraction du consentement des internautes. Souvent épinglé pour sa gestion des données personnelles, Facebook a une nouvelle fois reconnu des pratiques ignorant le refus des utilisateurs.
Interrogé par des sénateurs américains, Facebook a apporté des précisions sur sa politique de collecte des données de géolocalisation. Ainsi, même lorsque les internautes désactivent la géolocalisation, le réseau social continue de collecter ces données.
Une géolocalisation constante grâce à des sources multiples
La plateforme va pour cela exploiter d’autres sources de données, et en particulier l’adresse IP des utilisateurs. La firme de Mark Zuckerberg précise toutefois que le visiteur ne peut être localisé qu’au niveau de la ville ou du code postal.
« Lorsque les services de géolocalisation sont désactivés, Facebook peut toujours identifier l’emplacement des personnes en utilisant les informations qu’ils partagent par le biais de leurs activités sur Facebook ou de leurs adresses IP et autres connexions réseau qu’ils utilisent » détaille-t-elle.
La géolocalisation est donc moins précise qu’avec la fonction GPS activée complétée par les réseaux radio. Facebook dispose néanmoins d’autres sources de données pour continuer à suivre les internautes, dont les métadonnées des photos publiées sur le service.
Plus généralement, l’activité sur le réseau social fournit à Facebook des informations précieuses sur leur localisation géographique. Les utilisateurs « peuvent s’enregistrer dans un restaurant ou un magasin, ou apposer un tag de localisation sur une photo, ou leur ami peut les tagger sur un billet » déclare l’entreprise.
100% des publicités ciblées selon la localisation
Facebook justifie cette collecte constante de données de géolocalisation par des raisons de sécurité, par exemple afin de lutter contre l’usurpation d’identité. Mais ces données sont surtout exploitées pour délivrer de la publicité ciblée.
« Par nécessité, pratiquement toutes les publicités sur Facebook sont ciblées en fonction de leur emplacement, bien que la plupart des publicités s’adressent aux individus d’une ville en particulier ou d’une région plus vaste » confirme la société.
Pour le sénateur américain Christopher Coons, il est urgent pour le Congrès de légiférer sur la protection de la vie privée. « Facebook prétend que les utilisateurs sont maîtres de leur propre vie privée, mais en réalité, les utilisateurs n’ont même pas la possibilité d’empêcher Facebook de recueillir et de monétiser les informations sur leur localisation » dénonce-t-il.
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