Escroqueries financières : les médias sociaux accélérateurs des fraudes sur internet

Les escroqueries sont évaluées à 500 millions d'euros par an

Les offres frauduleuses d’investissements, de crédits et d’épargne proposées sur internet sont à la hausse en France prévient l’AMF (l’Autorité des Marchés financiers). Les escroqueries concernent de fausses offres sur des produits financiers du quotidien, comme celles de rachat de crédit à la consommation (chaudière, panneaux solaires…), de propositions fictives d’investissement dans des places de parking, des containers ou des chambres d’Ehpad, ou de schémas de type pyramide de Ponzi ainsi que l’investissement sur des crypto-monnaies.

Un préjudice global évalué à 500 millions d’euros par an

Le Parquet de Paris estime le préjudice global subi par les victimes d’escroqueries financières en France à 500 millions d’euros par an. Le mode opératoire des délinquants est désormais bien connu souligne l’AMF. Les escrocs attirent leurs victimes avec des bannières publicitaires sur internet, sur les réseaux sociaux, des applications mobiles de messagerie, des sites d’information réputés ou par mail. Ils collectent les données personnelles des internautes ayant cliqué sur la bannière par la voie d’un formulaire de contact en ligne.

Lorsque l’épargnant souhaite récupérer son argent, il n’a plus de réponse à ses mails ou ses appels

De faux conseillers, décrits par les victimes comme professionnels, disponibles et empathiques, contactent ensuite les personnes par téléphone et les mettent en confiance, par un discours manipulatoire et des relances insistantes. Après un premier investissement modeste présenté comme gagnant et parfois un premier retrait, l’épargnant, alors en confiance, est incité à placer beaucoup plus. Lorsqu’il souhaite récupérer son argent, il n’a brutalement plus de réponse à ses mails ou ses appels, ni ne peut accéder à son compte ou à ses fonds.

L’AMF alerte sur le fait que ce procédé se double depuis deux ans dans près de la moitié des cas d’une ou plusieurs usurpations d’identité destinées à rendre les offres frauduleuses crédibles et à amoindrir la vigilance. Il y a par exemple l’utilisation frauduleuse du nom de produits ou de professionnels autorisés du secteur financier, de grands groupes ou de PME, de logos ou numéros d’enregistrement, etc.

Les réseaux sociaux et les influenceurs nouveaux points d’entrée des arnaques

L’AMF observe que les réseaux sociaux et les influenceurs sont le nouveau point d’entrée des arnaques ces dernières années. Par ce biais, c’est un public plus jeune, de milieu plus modeste que la cible traditionnelle des arnaques au placement, qui est désormais touché, en particulier dans le domaine du trading avec Forex et les crypto-monnaies. Le partage de soi-disant « bons plans » sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie démultiplie l’impact de ces arnaques.

La DGCCRF va lutter prioritairement contre les pratiques déloyales du marketing d’influence en 2022

Plusieurs dossiers traités récemment par la DGCCRF confirment la montée des pratiques commerciales trompeuses en ligne dans le domaine des services financiers, notamment de la part d’influenceurs. Dès lors, la DGCCRF annonce faire de la lutte contre les pratiques déloyales du marketing d’influence un de ses axes de contrôle prioritaires pour 2022. Parmi les arnaques sur les réseaux sociaux, l’ACPR (l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) attire l’attention sur un phénomène en plein essor, les offres frauduleuses de prêts entre particuliers créant la confusion avec l’activité régulée de financement participatif de type « crowdfunding » ou « crowdlending ».

Dans le détail, les escroqueries aux livrets et aux crédits se sont intensifiées ces deux dernières années, causant des pertes élevées, de 72 000 € en moyenne par victime concernant les livrets d’épargne et de 12 000 € euros concernant les crédits. Après une accalmie pendant deux ans, les escroqueries au trading sur le Forex, le marché non régulé des devises, et sur les « crypto-actifs » ont fortement repris en 2020 et en 2021, causant des préjudices importants, de l’ordre de 38 000 € et 20 000 € par épargnant respectivement selon les déclarations des victimes auprès de l’AMF. Les fausses offres d’investissement dans des places de parking d’aéroport ou dans des chambres d’Ehpad ont généré des pertes plus élevées encore, de plus de 50 000 € et 70 000 € respectivement.


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