L’incident entre le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps et la la compagne du recalé Samir Nasri n’est probablement qu’un avant-goût de la compétition mondiale où Twitter risque d’être le 24ème homme. Olivier Cimelière, directeur d’Heuristik communication, trace le portrait numérique de cette équipe de France où certains joueurs affichent entre 160 000 et 600 000 followers.
C’est une certitude quasiment acquise. Les réseaux sociaux seront de la partie sitôt rejoints les camps de base des 32 sélections en lice pour décrocher la 20ème Coupe du monde de football. Déjà en 2010, le digital avait largement bruissé autour des piteuses pantalonnades des joueurs de l’équipe de France.
Les réseaux sociaux incontournables dans le sport
Quatre ans plus tard, les réseaux sociaux contribuent désormais grandement au tempo médiatique des grands événements sportifs. Les Jeux Olympiques d’été à Londres en 2012 puis ceux d’hiver à Sotchi cette année ont largement démontré qu’il devenait de plus en plus complexe de juguler l’expression des sportifs pendant la compétition.
Dans une interview donnée cette semaine à France Football, le sélectionneur Didier Deschamps est pleinement conscient de l’enjeu (1) : « Quand les joueurs vont se réveiller à 8 ou 9 heures, ce sera déjà le début de l’après-midi en France et il y aura déjà plein de choses qui auront pu se passer, se dire et s’écrire (…) avec des matches, des débats, des petites phrases, des polémiques ».
Créer une info à partir de rien
L’ancien mondialiste vainqueur de 1998 ajoute (2) : « Désormais, tout le monde veut créer le buzz en permanence, faire un effet d’annonce ou sortir une info à partir de quelque chose qui n’en est pas une, voire souvent à partir de rien. Les réseaux sociaux ne font qu’accentuer le phénomène ».
Sans présager de prochains bad buzz ou de fails émanant des joueurs sélectionnés, l’imminence du coup d’envoi incite à passer au crible l’engagement digital des 23 joueurs qui doivent de surcroît nous faire oublier la calamiteuse campagne de 2010 en Afrique du Sud. Alors qui sont les titulaires incontestés sur la pelouse des médias sociaux ?
Gardiens: l’angoisse au moment du tweet ?
Gardien de but a toujours été un poste à part dans une équipe de football. Il suffit d’un ballon relâché, d’un plongeon mal assuré ou d’une sortie intempestive pour que la tournure d’un match s’en ressente et que les foudres du public s’abattent sur le malheureux impétrant.
Protéger les filets est un sacerdoce qui n’admet pas la moindre erreur. En observant la présence numérique des trois gardiens de l’équipe de France, on a nettement l’impression que la vigilance des portiers est du même acabit.
Pour le troisième gardien, Mickaël Landreau, les choses sont réduites au strict minimum. Il dispose certes d’un compte Twitter (@mickalandreau – 4457 followers) mais il se borne à informer que des photos sont disponibles sur la page Facebook et le site Web.
De surcroît, le fil semble administré par une personne tierce tant le ton sonne creux. Plus jeune et titulaire incontestable, Hugo Lloris cultive la même distance que son aîné à l’égard des médias sociaux. A l’énorme différence près que l’actuel portier de Tottenham Hotspur existe avant tout à travers des comptes de fans s’emparant de l’étiquette officielle au nom du joueur.
Hugo Lloris aurait tout intérêt à ouvrir un compte officiel
En soi, ces comptes ne drainent pas un grand nombre d’abonnés mais ils prodiguent une image un peu « neuneu » d’Hugo Lloris avec des tweets bourrés de fautes de syntaxe et d’orthographe. Une image totalement aux antipodes du vrai Hugo Lloris connu pour être une personnalité cultivée et équilibrée. Pour lui, alors que sa carrière est loin d’être terminée, il serait conseillé d’envisager a minima un profil Twitter officiel où il pourrait s’exprimer pleinement.
C’est d’ailleurs peut-être ce genre de considérations qui ont conduit la doublure d’Hugo Lloris à se doter d’une présence numérique plus conséquente. Steve Mandanda vient en effet d’ouvrir depuis le 4 mai, un fil Twitter (@SteveMandanda) qui compte déjà presque 5200 fans et un site Internet à son effigie.
Il n’en demeure pas moins que le gardien de l’OM semble avoir délégué la gestion de son compte. Les messages diffusés font en effet essentiellement référence à des contenus du fil @OM_Officiel et de la WebTV OM.net. La tonalité est neutre, très calibrée et ne présente au final qu’un intérêt limité sauf depuis dimanche 18 mai où le malchanceux Steve Mandanda a dû se fendre d’un tweet pour annoncer son forfait à la Coupe du Monde suite à un choc aux cervicales. Rudes premiers pas sur Twitter !