Question : The Voice 3 s’appuie fortement sur les réseaux sociaux. Pour la première, près de 480 000 tweets ont été émis. Vous-même, vous êtes très actif pendant l’émission. Pourquoi ce souhait de rester connecté pendant le show ?
En plein tournage avec Karine Ferri sur The Voice 3
Nikos Aliagas : Je revendique pleinement la paternité de cet usage de Twitter pendant la diffusion de The Voice. Au tout début, on m’a même dit que j’en faisais un peu trop, que ce n’était peut-être pas d’une importance capitale. La suite a prouvé le contraire. Twitter a véritablement créé une autre forme de lien avec mon public au quotidien. Il a aboli certaines frontières qui existaient auparavant. C’est une façon supplémentaire de les faire participer, de leur montrer ce qu’on ne voit pas sur le petit écran, d’être encore plus proche. Cela correspond aussi à l’air du temps où la demande de transparence est plus forte qu’avant.
Pour moi, c’est également quelque chose d’indispensable. C’est une prise de température immédiate des sentiments des téléspectateurs qui me permet de réagir, de rebondir et de tenir compte de leurs remarques. Pendant les coupures publicitaires, c’est même moi qui rentre dans l’intimité de leurs salons ! Certains m’envoient carrément des photos d’eux sur leur canapé en train de regarder la télévision. C’est un fascinant retournement d’image où le présentateur se retrouve lui-même à observer ses spectateurs !
Question : comment voyez-vous l’avenir de la social TV qui est en train de s’amorcer avec toujours plus d’interactivité et de temps réel s’immisçant dans les programmes ?
Nikos Aliagas : C’est d’abord une évolution irréversible. L’époque où l’offre était unilatérale est révolue. Avant, on concevait des programmes qu’on jetait ensuite comme un grand filet en espérant conquérir le plus de téléspectateurs possible. Cela ne marche plus. Tout d’abord parce que l’offre télévisuelle est devenue très abondante, voire volatile et fragmentée. Ensuite, parce le public fait savoir clairement ce qu’il veut et ce qu’il attend.
Il nous appartient donc de reconsidérer progressivement nos propositions de marché et de nous adapter en permanence. La social TV implique que nous écoutions, que nous sachions ce que notre audience veut et que nous répondions avec des programmes et des concepts adéquats. Le public n’est pas dupe. A nous de savoir maintenir le lien. C’est absolument crucial dans le domaine du divertissement télévisuel et les réseaux sociaux sont en cela un excellent miroir.
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Olivier Cimelière
Littéraire dans l’âme, journaliste de formation et communicant de profession, voilà pour le tableau synoptique express d’Olivier Cimelière. Olivier a 20 ans d’expérience et un parcours plutôt original dans des secteurs d’activité très variés. Expert en stratégie de communication d’entreprise et de réputation des dirigeants, il est directeur d’Heuristik Communications et anime le blog du communicant 2.0. Depuis avril 2014, il est directeur associé de l’agence d’image et opinions Wellcom.