« En cas de problème, aucune réponse humaine ne vous est donnée chez les géants du Web », pour l’auteur Daniel Ichbiah


Ils réalisent alors qu’il n’y a personne en face d’eux pour répondre concrètement et humainement à leurs doléances. Pis, on les laisse se dépatouiller, on fait mine d’ignorer, on les noie avec des explications en ligne pas franchement claires ou alors on les expédie dans des forums fouillis.

Cependant, en dépit des ratés qui s’accumulent, ces puissances numériques ne sont guère impactées. La gratuité des services les rend très attractives et l’absence d’alternatives vraiment compétitives maintient les utilisateurs dans leurs habitudes. Il y a peut-être Google qui commence à voir sa réputation se ternir légèrement à force d’être absolument partout et de commencer à inquiéter.


Sauf que YouTube, Gmail, Android, etc, ne sont pas prêts d’être délaissés par les internautes qui ne s’acquittent de rien pour les utiliser. Mais à terme, c’est une gratuité qui risque de nous coûter cher à force de confier nos données à ces services sans jamais pouvoir exercer un quelconque contrôle. Faudra-t-il payer demain pour être libre ?

Question : Vous vous attardez sur le cas Wikipedia où vous pointez le fait que des fausses informations peuvent rester en ligne pendant des mois. Cette encyclopédie serait-elle un leurre collectif où le « savoir » n’est finalement qu’une bagarre d’influences dès lors qu’on tente de définir des sujets sensibles ou de parler de personnalités controversées ?



Daniel Ichbiah : Avec Wikipedia, c’est encore une fois un problème de choix qui se pose. Lorsque vous tapez une requête sur Google, c’est systématiquement Wikipedia qui émerge parmi les premières réponses. Il existe pourtant une multitude de très bonnes encyclopédies gratuites comme Larousse ou Imago Mundi. A la différence près qu’elles n’arrivent que loin derrière dans les pages indexées par Google et rarement en première page.

Pour moi, c’est un vrai souci dans la mesure où Wikipedia est avant tout un site où des contributeurs pas forcément experts s’auto-corrigent, où d’autres valident en fonction de ce qui leur semble bien ou mal et où la paresse du « copier-coller » est légendaire.


Une preuve éclatante de cette omniprésence de Wikipedia a été mise en évidence en 2012 par un professeur de lettres qui a piégé ses élèves en inventant une fausse notice biographique d’un obscur poète. La moitié l’a recopiée intégralement sans se soucier de la véracité du contenu. Pour eux, Wikipedia est la Référence du Web !

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