Dans la fournaise du salon Viva Technology, 35° au thermomètre et sans climatisation, qui se tient jusqu’à samedi, Emmanuel Macron a annoncé 10 milliards d’euros de financement pour l’innovation lors de son intervention du 15 juin, en fin de journée.
Internet des objets et Intelligence artificielle
« Un fonds pour l’innovation de 10 milliards d’euros sera créé, » dit-il. C’est une mesure qui s’insère dans un plan global afin de drainer les financements vers les startups, massivement représentées au salon Viva Technology. » L’état investira massivement dans l’internet des objets, la convergence entre le numérique et les Cleantech, les Greentech, la convergence entre le numérique et le Healthcare, l’Intelligence artificielle, ce sont des priorités, » liste le Président de la République. Il attend que le privé investisse aussi massivement. « C’est le socle d’une France qui innove, » insiste-t-il.
Il ne veut plus que l’argent des épargnants soit dirigé vers des obligations d’état ou des placements sans risque, qui ne financent pas l’économie. Le Président de la République veut également ramener en France les startups qui partent à l’étranger pour monter en puissance, et même faire venir les étrangers entrepreneurs.
« La France est en train devenir la nation des startups. Il ne faut plus que les startups quittent le pays quand il s’agit de se développer. Je veux libérer les contraintes et créer les protections qui vont avec ce monde. Les cycles d’innovation sont plus courts, il faut protéger les individus et pas les emplois, gagner la transition numérique et la transition climatique, » décrit-il.
Droit à l’erreur face à l’administration
Cela passe par la reforme du code du travail, des retraites et de l’ISF (Impôt sur la fortune), affirme-t-il. « les règles doivent être aussi agiles que la réalité, » pointe-t-il. Il annonce également sa volonté de mettre le droit à l’erreur dans le droit français. « L’administration ne doit pas d’abord sanctionner mais accompagner dans un premier réflexe. Il faut donner une place à l’expérimentation et la possibilité de corriger une erreur dans notre droit, » souhaite le Président.
Il voit la France comme champion de l’hyper innovation et de la révolution démocratique qui l’accompagne. « Il se passe quelque chose en France, ce que l’on appelle un momentum. Il y a des femmes et des hommes qui veulent faire, inventer, innover et qui veulent gagner à l’échelle du monde, et être fiers de leur pays, et il y a ceux qui dans le monde vous regardent faire, et viennent faire en France, et qui de plus en plus viendront entreprendre ici et veulent réussir en France, c’est le moment que nous devons gagner, » projette-t-il.
Un pays de licornes
Cela passe par des étapes plus traditionnelles comme décloisonner la recherche et l’entrepreneuriat, ainsi que les relations entre les startups et les grands groupes. « C’est ici que les choses vont se passer. Le visa French Tech est disponible depuis aujourd’hui, il permet de faire venir les étrangers. La France est un pays de startups, je veux que cela devienne un pays de licornes, » ajoute-t-il.
Autre chantier à venir, numériser l’ensemble des procédures de l’état, transformé en plateforme d’ici 2022. « Ce sera dur mais il faudra le faire, » affirme le Président. Et il confie le pilotage de ces chantiers au secrétaire d’état au numérique.
Enfin, il souhaite que l’Europe achève un vrai fond de Venture Capitalist entre la France, l’Allemagne et l’Italie, pour financer les 2ème et troisième tours des startups, et il faut un marché numérique unique européen et pas 27 entraves qui viennent compliquer la vie des startups, demande-t-il.
Le rendez-vous international de l’entrepreneuriat
« Je veux que Viva Technology soit le nouveau CES, le rendez-vous international à Paris de l’innovation, de la création d’entreprise, de l’entrepreneuriat dans le monde. C’est votre défi, » lance-t-il en conclusion aux organisateurs du salon Viva Technology.