Le ministère du travail et l’Inria signent une convention pour la création d’un laboratoire dédié à l’intelligence artificielle et à ses effets sur le travail. Vendredi 19 novembre, Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, a signé une convention avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) pour créer un laboratoire dédié à l’intelligence artificielle.
L’impact de l’intelligence artificielle sur le dialogue social
Baptisé « LaborIA » et opéré par Matrice, ce centre de ressources et d’expérimentations doit mieux cerner les effets de l’intelligence artificielle sur le travail, l’emploi, les compétences et le dialogue social afin de faire évoluer les pratiques des entreprises comme celles de l’action publique. « L’intelligence artificielle va avoir des conséquences concrètes sur le travail, l’emploi et les compétences. Grâce aux expérimentations du LaborIA, nous allons pouvoir accompagner les entreprises et les salariés face à ces transformations » annonce Elisabeth Borne.
Le programme « LaborIA » doit déployer des expérimentations concrètes, en situation de travail, sur les conditions de travail, le recrutement, l’évolution des compétences et le dialogue social technologique. Le débat doit avoir lieu entre les acteurs de la société civile, les partenaires sociaux et les décideurs publics. Ce programme aura une durée de cinq ans et sera financé par le ministère du Travail.
Création d’un baromètre sur l’intelligence artificielle au travail
La première action est la construction d’un baromètre sur l’intelligence artificielle au travail sur la base d’une enquête réalisée auprès d’entreprises entre novembre 2021 et avril 2022, afin de faire le point sur le déploiement des nouvelles technologies d’IA dans le monde du travail et de leur impact sur les entreprises et les travailleurs. En parallèle, il y aura la formalisation avec les entreprises de projets concrets mobilisant l’intelligence artificielle.
Des expérimentations seront lancées en septembre 2022. D’une durée de six mois, ces expérimentations devront permettre de faire des recommandations pouvant être étendues à d’autres entreprises. « L’intelligence artificielle modifiera profondément la manière de produire, de recruter et même d’organiser le dialogue social » poursuit la ministre. Bruno Sportisse, PDG de l’Inria, demande pour sa part de « penser les conditions d’une intelligence artificielle responsable dès son implémentation dans l’organisation du travail avec ses utilisateurs. »
Réorganiser la manière de produire
L’intelligence artificielle est devenue un enjeu d’organisation du travail, estime François-Xavier Petit, directeur général de Matrice. Cela concerne la réorganisation de la manière de produire, d’aller chercher de nouvelles compétences, de se doter d’une nouvelle approche entre ce qui relève de l’humain et ce qui relève la machine, d’automatiser des pans entiers du travail pour ‘dés-automatiser’ les humains, liste le responsable. Pour lui, il est temps de traiter ces questions dans des entreprises, dans le dialogue, en essayant les nouvelles organisations et formes du travail afin de transformer le travail.
Création d’un laboratoire sur l’intelligence artificielle et ses effets sur le travail
Elisabeth Borne, 19 novembre