Cinq domaines d’usages de l’IA priorisés chez le groupe bancaire BPCE

Yves Tyrode, directeur général en charge du digital et des paiements chez BPCE

A l’occasion de la présentation de son plan Vision 2030 qui dessine l’avenir du groupe bancaire BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne), le groupe a détaillé sa feuille de route en intelligence artificielle. C’est Yves Tyrode, directeur général en charge du digital et des paiements chez BPCE qui a pris la parole, ce 26 juin, lors d’une conférence de presse.

Cinq catégories d’IA transformantes

Outre une IA générative de type ChatGPT, ce sont cinq domaines d’usage qui sont priorisés par le groupe bancaire dans la catégorie des « IA transformantes ». Le retour sur investissement est évalué et doit être de l’ordre de 2 à 3 ans.

Yves Tyrode défend la théorie du 30/70 en IA, 30% de la valeur vient de la technologie, 70% de l’usage

Yves Tyrode, spécialiste des technologies, a théorisé le 30/70 chez BPCE. Ce qui a fait réagir Nicolas Namias, Président du directoire lors de la conférence de presse. « Quand il m’a parlé de 30/70, je pensais qu’il allait me dire que 70% [de la valeur] venait de la technologie. Il m’a dit non, 30% vient de la technologie et 70% vient de l’usage. Du coup, cela nous a conduit à nous concentrer sur 5 grands sujets de transformation » sourit Nicolas Namias en passant le micro à Yves Tyrode.

« L’IA c’est un peu comme le digital, c’est la qualité des usages qui fait que cela peut se transformer en valeur » débute Yves Tyrode. BPCE a regardé la maturité de la technologie et les attentes des clients et de ses collaborateurs. « Ce que l’on a très bien vu, c’est que l’on avait besoin de développer une IA d’abord pour tout le monde, pour nos collaborateurs sur ce qui concerne les services de tous les jours » dit-il.


2 requêtes par jours et utilisateur du ChatGPT privatisé

BPCE dispose ainsi d’une IA générative. « Nous avons 10 000 utilisateurs réguliers par exemple d’un ChatGPT complètement privatisé. Nous n’envoyons aucune donnée dans les algorithmes mondiaux des différents acteurs. Avec 10 000 utilisateurs simultanés, on a à peu près 2 requêtes par utilisateur et par jour. Ça c’est ce que l’on a commencé à faire » présente-t-il.

« Nous allons développer des services additionnels, très simples, de la vie de tous les jours pour interroger des bases documentaires »

A partir de cette IA pour tous, BPCE va développer des services additionnels. « Nous allons développer des services additionnels, très simples, de la vie de tous les jours pour interroger des bases documentaires, que ce soit sur les RH, sur la finance, etc. Cela c’est l’IA pour tous. Notre objectif d’ici 2026 est d’avoir un utilisateur sur deux du groupe qui utilise régulièrement ce type de service » annonce-t-il.

Après cette IA pour tous, BPCE identifie une deuxième catégorie d’IA, l’IA transformante. « Elle va transformer nos métiers. Elle va être au cœur de nos modèles économiques. Celle là nous l’avons vraiment priorisée car sinon on peut se perdre assez facilement » explique le DG. « Nous n’avons pas voulu dire que l’on a 150 cas d’usage que l’on va développer un peu partout. La focalisation c’est clé. Donc on a choisi 5 domaines » insiste-t-il.

L’IA comme aide au conseiller bancaire

Le premier domaine concerne la manière dont l’IA peut aider le conseiller bancaire. «  C’est par exemple de préparer un entretien avec un client, des comptes rendus, des mails qui se génèrent, etc. C’est un support au conseiller » illustre-t-il. Le deuxième domaine concerne l’intégration de l’IA pour le client. « Comment on intègre l’IA, pour le client, dans l’application mobile, On va mettre très très rapidement de l’IA générative au sein de notre application mobile pour répondre aux questions les plus simples. Les questions les plus compliquées seront pour le conseiller » poursuit-il.

Avec l’IA pour les centres de relation client, la banque pense améliorer la qualité pour le client et la productivité

Le troisième sujet tient à l’usage de l’IA en centre d’appels. « C’est l’IA pour nos centres de relation client, dans nos gros centres de relation client, sur les paiements, l’assurance, Oney. On pense que l’on peut trouver vraiment des gains d’amélioration de la qualité pour le client, et de productivité significatifs sur cela » avance-t-il. Le quatrième domaine concerne la lutte contre la fraude. Et le 5ème sujet est l’IA au service de l’IT et de la technologie. « C’est-à-dire améliorer la qualité de service, et aussi aider les développeurs informatiques à développer plus rapidement » déclare Yves Tyrode.

Un retour sur investissement est évalué pour ces usages. « Pour chacun de ces cinq domaines, chaque fois que l’on investit 1 € on veut avoir un retour sur investissement sur 2 à 3 ans, en création de valeur. Cela peut être plus de PNB, des coûts évités, ou des baisses de coûts. On ne pense pas que c’est immédiat, ce n’est pas si lointain » relativise-t-il. Enfin, la banque entend agir de la manière la plus éthique possible. « C’est-à-dire en informant bien nos clients que l’on utilise leurs données et que lorsqu’on utilise de l’IA, on le leur dit » conclut-il.



Plan stratégique Vision 2030 annoncé le 26 juin 2024

Le 26 juin, le groupe BPCE a lancé son projet stratégique Vision 2030. Ce projet est tourné vers la croissance et la diversification de ses activités. Il donne un coup de projecteur dans le futur. Le groupe est le quatrième acteur bancaire de la zone euro en termes de capitalisation. Il revendique 35 millions de clients. Le groupe BPCE réunit 14 Banques Populaires, 15 Caisses d’Epargne et les métiers de BPCE. Le projet Vision 2030 vise à traiter quatre grandes transitions : environnementale, démographique, technologique et géopolitique.

En France, BPCE veut  devenir la banque d’un Français sur quatre et la première banque des professionnels et des entreprises, faire du logement et de la compétitivité des territoires deux verticales stratégiques, devenir le quatrième assureur en France ; en Europe, bâtir un leader des services financiers et un acteur d’envergure des paiements ; à l’international, renforcer sa position d’acteur mondial des transitions en accentuant la banque de grande clientèle et de la gestion d’actifs.


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