Carrefour en test & learn sur l’IA générative, exemple avec son studio marketing

Selma Bekhechi, Carrefour (Photo David Arous)

Chez Carrefour, l’heure est à éprouver l’intelligence artificielle générative afin de transformer les métiers et les fonctions support, RH, finance et marketing du groupe.



Transformation des métiers et des fonctions support


« On travaille sur comment avec l’IA générative, on va transformer finalement fondamentalement nos métiers, nos fonctions support, que ce soit de la RH, la finance, du marketing » annonce  Selma Bekhechi, Chief Digital Acceleration Officer chez Carrefour, responsable de l’accélération digitale du géant de la grande distribution.

La transformation des métiers doit être travaillée de façon fondamentale en interne

La responsable a pris la parole à l’occasion de l’événement FDDay 2023 (France Digitale Day 2023) organisé le 20 septembre à Paris. La transformation par l’IA générative est clé. « Là on pense que l’on a un gros poids du corps à jouer parce que c’est quelque chose qu’il faut que l’on travaille de façon fondamentale en interne » ajoute-t-elle.

Le géant de la distribution entend être aux avant-postes et ne pas attendre pour copier les plus avancés. « On a foncé. On ne s’est pas dit que l’on attend de voir ce que les autres vont faire et on va copier. On s’est dit comment on décline cela dans nos métiers chez Carrefour.  Avec l’équipe innovation, on a créé rapidement des réflexions avec l’ensemble des métiers, des opérationnels des fonctions support » décrit-elle.



Une cinquantaine de cas d’usage identifiés en 2 semaines

En deux semaines, Carrefour a sorti une cinquantaine de cas d’usages. « C’était une réflexion collective que l’on a voulu mener de façon accélérée. C’est une réflexion qui continue de vivre. On l’a menée il y a quelques mois, depuis cela a évolué, on a de nouvelles idées » poursuit la responsable. Sur les 50 cas d’usages, le distributeur ne peut en effet pas tout réaliser en même temps.

« A la fin, très classiquement, on est venu avec des business cases en juge de paix pour savoir par quoi on commençait« 

Carrefour analyse les cas d’usage dont il pense qu’ils vont apporter le plus de valeur ajoutée. « C’est un peu un pari, il n’y a pas de certitudes. Il y a des intuitions. Lesquels vont être les plus simples, les plus complexes à mettre en œuvre.  On fait des filtres, on priorise » présente Selma Bekhechi. C’est le bénéfice métier qui décide au final. « A la fin, très classiquement, on est venu avec des business cases en juge de paix pour savoir par quoi on commençait » confirme la responsable.

Le besoin d’aller vite s’est exprimé tout au long de cette démarche. « On s’est dit, on veut le faire mais vite parce que l’on est dans une politique de ‘test & learn’, qu’il faut voir si cela va marcher » explique la responsable. Dans ce cadre, Carrefour estime qu’il n’a pas toutes les compétences nécessaires et reste humble même s’il dispose de Data Scientists et d’experts. Carrefour a décidé de s’appuyer sur des partenaires.

Des poids lourds de la tech comme partenaires et des startups


« Nous avons fait un choix de travailler avec plusieurs partenaires. On ne sait pas quelle technologie va être demain la plus puissante et la plus pertinente en fonction des cas d’usage » dit Selma Bekhechi. Carrefour a choisi des partenaires tech, « best in class », les meilleurs du secteur actuellement. « C’est OpenAI, Microsoft, Google, Salesforce » liste la directrice.

« On continue d’échanger avec beaucoup de startups qui ont beaucoup d’idées sur le sujet« 

Outre les poids lourds, Carrefour travaille avec des startups. « On avait commencé avec une startup israélienne AI21lab, et on continue d’échanger avec beaucoup de startups qui ont beaucoup d’idées sur le sujet » déclare-t-elle. Et quand il s’agit de réaliser le projet, ce sont des petites équipes qui sont mobilisées en fait, indique la directrice. Par exemple, lors du développement d’un studio marketing, c’est une petite équipe de moins de 5 personnes de Carrefour qui a travaillé.

C’est un projet qui transforme les métiers du distributeur.  En 5 semaines, les équipes ont développé avec Google un studio marketing pour permettre à l’ensemble des marketeurs de Carrefour de produire du contenu que ce soit du texte ou de l’image de façon très simple.

Génération d’une proposition de contenu

« Donc vous générez un prompt, vous avez envie de faire une campagne publicitaire, vous voulez faire du post sur un réseau social pour mettre en avant une nouvelle promotion ou un nouvel article, et cela vous génère automatiquement une proposition de contenu et vous pouvez évidemment l’améliorer » décrit-elle. Le POC (Proof of concept) ou preuve de concept est « live », c’est-à-dire actif. Il a été sorti en quelques semaines au mois de juin 2023.

Les équipes marketing vont pouvoir se concentrer sur challenger le contenu

« Evidemment on le fait évoluer dans le temps. C’est un travail conjoint avec les équipes marketing parce que cela va leur permettre de simplifier beaucoup les efforts et de se concentrer sur la valeur ajoutée qui est de challenger le contenu »  se félicite Selma Bekhechi.

Carrefour défend une approche test & learn dans l’usage de l’intelligence artificielle générative. « Nous avons une approche à la fois réfléchie et construite de priorisation, de sélection, d’identification mais après de façon pragmatique, c’est en y allant, en mettant les mains dans le cambouis, que l’on a appris, que l’on affine nos cas d’usage et on continue en permanence » conclut-elle.

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