Le poids lourd de la grande distribution Carrefour annonce qu’il vient d’acquérir un terrain virtuel dans le métavers de Sandbox. L’achat a été officialisé par Elodie Perthuisot, directrice du groupe Carrefour en charge de la donnée, du e-commerce et de la transformation digitale.
Un objectif d’innovation pour Carrefour
« On vient de récupérer les clés, c’est officiel : Carrefour est l’heureux propriétaire d’un beau terrain dans le métavers » se félicite la responsable sur twitter, rediffusée par Alexandre Bompard, PDG de Carrefour. L’adresse de ce terrain virtuel est 33,147. « Voici notre première adresse dans le métavers, sur The Sandbox ! Un terrain virtuel et surtout un terrain d’innovation pour Carrefour » poursuit-elle.
La directrice souligne que cet achat s’effectue dans la logique de la transformation digitale de Carrefour. Pour le distributeur, il s’agit d’expérimenter et de se préparer aux évolutions du commerce, dit-elle. « Un terrain pour être au cœur du sujet du métavers, expérimenter, comprendre les évolutions du retail et de la consommation qui vont venir. Les projets concrets à découvrir bientôt » promet-elle.
On pense naturellement pour Carrefour à la mise en place d’un supermarché virtuel, la vente de produits virtuels certifiés sous la forme de NFT et des achats réglés en crypto-monnaies, sachant que Sandbox propose sa propre monnaie virtuelle, le SAND. Élodie Perthuisot évoque plutôt auprès du Figaro la possibilité d’utiliser la parcelle pour « organiser de l’évènementiel ou des lancements produits. » Carrefour déclare aussi s’intéresser aux NFT. « Ce n’est pas un sujet réservé au luxe. Les NFT pourraient réinventer la relation entre marques et distributeurs », ajoute Élodie Perthuisot.
Avant Carrefour, la marque mondiale d’équipements sportifs Adidas a acheté du terrain dans The Sandbox en décembre 2021, ainsi que le développeur de jeux vidéos Atari ou la licence The Walking Dead. L’éditeur de musique Warner Music vient tout juste d’acquérir pour sa part une parcelle. Warner Music développera des expériences musicales sociales et immersives afin de dépasser les limites du monde réel et afin que les artistes puissent engager leurs fans comme jamais auparavant.
Sandbox s’affiche comme un métavers ouvert
Le choix de Carrefour pour Sandbox interroge car le distributeur aurait pu choisir d’autres univers dans le métavers tels que Decentraland.org, ou Roblox. En fait, The Sandbox insiste pour sa part sur le fait d’être un métavers ouvert, basé sur les NFT, et où les échanges économiques et le contenu et même la gouvernance sont entre les mains des joueurs, des créateurs et des utilisateurs qui contribuent à ce monde virtuel. Cette ouverture est cependant mise en doute par certains qui pointent que les développeurs logiciels de ce type de plateforme ont tendance à rester aux commandes.
Sébastien Borget, directeur des opérations et co-fondateur de The Sandbox, formé à l’institut national des télécommunications, reprend cette description d’un métavers ouvert basé sur les NFT, appuyé sur la blockchain, et axé sur une économie détenue par les joueurs et sur le contenu créé par les utilisateurs. La plateforme veut s’étendre au-delà du jeu vers la mode, l’architecture, les concerts et les spectacles virtuels, les galeries d’art, les musées, etc. Le rêve de la plateforme Second Life reprend vie en association avec les interactions du jeu vidéo et sécurisée par la blockchain.
Un financement de 93 millions de dollars en novembre 2021
En novembre 2021, The Sandbox a récolté 93 millions de dollars de financement, issus en particulier de SoftBank. L’investissement servira à faire croître la plateforme Sandbox en tant que zone de divertissement où les marques, les possesseurs de propriétés intellectuelles et les célébrités peuvent interagir et engager avec leurs fans au travers d’expériences virtuelles, dont des jeux, des performances en direct et des expériences sociales.
L’ouverture est la raison affichée de l’investissement de SoftBank. « Nous pensons que The Sandbox construit un métavers ouvert, ouvrant de nouvelles opportunités économiques en permettant aux gens de construire et de monétiser leurs créations, depuis les avatars et les bâtiments jusqu’aux jeux et aux objets de collection » pointe Aaron Wong, investisseur chez SoftBank Investment Advisers. « Cette entreprise tire parti de la technologie blockchain et de la gouvernance décentralisée. Elle met le pouvoir et le contrôle entre les mains de ses utilisateurs » se félicite-t-il. The Sandbox est une filiale d’Animoca Brands, une société de jeux mobiles basée à Hong Kong fondée en 2015.