C’est la fin d’un mode de travail traditionnel dans les prestations informatiques qu’annonce Aiman Ezzat, directeur général de la société de services informatique Capgemini. Fini les clients qui veulent les ingénieurs de leurs prestataires sous leurs yeux pendant qu’ils développent leur logiciel. Après une année de télétravail à cause de la Covid-19, les clients sont prêts à accepter que les développeurs et les experts informatiques de leur prestataire travaillent à distance.
Les clients sont en train d’accepter des prestations en télétravail
« Non seulement nous commençons à nous habituer au télétravail, mais nos clients sont aussi en train de l’accepter » déclare Aiman Ezzat. Il a pris la parole le 19 février sur le plateau de BFM. Capgemini annonce un modèle de fonctionnement où on peut déployer des salariés beaucoup plus rapidement. « Cela nous permet de déployer nos forces beaucoup plus rapidement chez nos clients à travers le monde. Je peux déployer un architecte assis en France sur un projet en Australie alors qu’avant c’était impossible car le client ne l’aurait pas accepté. Aujourd’hui, le client l’accepte » établit le dirigeant.
« Le modèle est en train de changer fondamentalement »
Face à cette évolution des modes de travail, Capgemini va recourir plus fortement au télétravail. « Nous avons créé un modèle, on l’appelle le ‘new normal’, qui définit comment on va travailler. Nous pensons que l’on va atterrir entre 40% et 50% de télétravail [NDLR : pour les salariés] depuis chez eux » annonce Aiman Ezzat, rappelant que les équipes de Capgemini travaillent depuis 1 an à plus de 90% en télétravail.
Le modèle de télétravail est en cours de préparation
Dans ce cadre, Capgemini va aider les salariés à financer un espace de travail à domicile. « Nous sommes en train de travailler sur cela, nous n’avons pas finalisé le modèle » précise le dirigeant. Il retient que le nouveau modèle crée de l’agilité. Il peut déployer les talents plus facilement sans être contraint. C’est un grand plus. Cela aboutira à une redistribution des compétences entre les pays pense-t-il.
Jusqu’à aujourd’hui, s’il veut déployer certaines compétences dans un autre pays, il faut y former des gens. Il imagine un futur où les compétences pourront être plus concentrées dans certains endroits pour les déployer dans le monde entier. « Par exemple, il y aura un centre de compétences en aéronautique à Toulouse qui pourrait servir le monde entier » illustre-t-il. Depuis son absorption d’Altran, Capgemini réunit 270 000 salariés dans le monde.