Si l’intelligence artificielle classique semble désormais banalisée chez BNP Paribas, la banque s’affirme un peu plus prudente lorsqu’il s’agit de l’IA générative. C’est ce que résume Bernard Gavgani, DSI groupe de BNP Paribas qui présente les premiers cas d’application. Il a pris la parole à l’occasion de l’événement organisé par MongoDB, spécialiste des bases de données, le 7 novembre, à Paris.
Avoir le bon niveau de sécurité
« En ce qui concerne l’IA générative, on est un peu plus prudents pour l’instant pour plusieurs raisons » débute le DSI. Cette prudence tient à la nécessité de connaître des cas d’applications et à la sécurité associée, ce qui est capital pour une banque qui est une entreprise extrêmement réglementée. « D’abord, on voudrait absolument connaître les besoins, les cas applicables et dans quels domaines on peut avoir un niveau de sécurité posé au sein de ce type d’initiatives » souligne le DSI.
« On a démarré avec l’IA générative pour les données publiques, par exemple pour résumer des rapports »
Le prochain enjeu consiste à utiliser l’IA générative sur des données publiques et des données internes confidentielles. La banque expérimente 26 cas d’usage dans ce domaine. « Notre prochain enjeu, c’est là où on est passé à un nombre de 26 use cases que l’on est en train d’expérimenter, c’est le mélange de données publiques avec les données internes non confidentielles. Le but de BNP Paribas avant tout est de protéger les données de nos clients et de rester cohérents surtout par rapport à la réglementation qui évolue au fur et à mesure » commente-t-il.
Deux mondes de l’IA, l’IA traditionnelle et l’IA générative
L’IA est un sujet clé pour toutes les entreprises. « L’IA est un sujet extrêmement important pour l’ensemble des organisations donc pour BNP Paribas » reconnaît Bernard Gavgani. Le responsable rappelle qu’il y a deux mondes de l’IA. « Il y a l’IA traditionnelle par opposition à l’IA générative » dit-il. La banque a démarré en 2016 un certain nombre d’initiatives autour de l’IA qui sont de l’optimisation, des gains de productivité autour de l’automatisation de ces systèmes, pour la satisfaction des clients.
L’IA traditionnelle est employée pour les chatbots, la détection de fraude et la cyber sécurité
Chez BNP Paribas, l’IA pour l’IT est beaucoup évaluée pour la génération de codes logiciels. « En ce qui concerne l’IT pour l’IT, nous avons expérimenté plusieurs cas. Nous sommes en train de continuer à faire cette expérimentation. D’abord c’est pour écrire des codes. C’est quelque chose que l’on fait. Parfois, on est très satisfait par le résultat et parfois on est un peu déçu mais c’est en fonction des cas expérimentés » reconnaît-il. « On l’utilise aussi pour l’automatisation d’un certain nombre de process de l’IT. Enfin, une grande partie c’est pour la cyber sécurité. Le cyber sécurité chez BNP Paribas représente 3800 personnes dans le monde. On utilise l’IA pour leur donner à maîtriser cette complexité » conclut-il.
La banque emploie 47 000 informaticiens
Le groupe BNP Paribas est présent dans 64 pays. La banque emploie 184 000 personnes. Elle mène toujours son plan GTS pour Growth Technology and Sustainability (Croissance, Technologie et durabilité). La banque emploie 47 000 informaticiens, entre les internes et les externes. Ces professionnels sont présents dans 58 pays pour opérer l’informatique du groupe.
En France, cela représente environ 6000 informaticiens internes et 6000 informaticiens externes. La quasi totalité des métiers de l’informatique sont représentés dans l’IT de BNP Paribas, cela va de la conception jusqu’à la mise en production et l’infrastructure en passant par le développement et la cyber sécurité. Les investissements informatiques de BNP Paribas s’élèvent à 7 milliards d’euros par an.