Blablacar le célèbre site de covoiturage a levé 100 millions de dollars de financement cet été. Une telle somme n’arrive pas par hasard. C’est ce qu’explique Frédéric Mazzella, PDG et cofondateur de Blablacar. Il a répondu à nos questions le 9 décembre, à l’occasion de l’événement LeWeb lors duquel il est intervenu.
Du jour au lendemain
« Toutes les levées de fonds sont les conséquences d’un travail amont. Une levée de fonds de 100 millions de dollars n’arrive pas du jour au lendemain » dit-il. Blablacar a d’abord fait une levée de 600 000 € en 2009, puis de 1,2 million d’euros en 2010, de 7,5 millions d’euros en 2012 et enfin 100 millions de dollars cet été.
« A chaque étape on doit prouver que l’on avance vers l’objectif que l’on s’est fixé. A chaque levée, on se fixe un objectif différent » précise le PDG. Ainsi en 2009, il a du créer un service qui ait véritablement beaucoup de traction sur la France.
L’international en 2012
Puis, en 2010, il s’agissait d’avoir un modèle économique qui permette de grandir. En 2012, l’objectif était de tester l’internationalisation en Italie, Pologne, Allemagne et Angleterre. « Quand on a prouvé que l’on pouvait dupliquer notre service, nous avons pu lever 100 millions de dollars » résume Frédéric Mazzella. Quant à la levée de fonds proprement dite, c’est un processus qui prend de 9 à 12 mois.
La priorité de Blablacar est désormais d’étendre son service à l’international, de devenir vraiment global. « Nous regardons des opportunités comme l’Inde, le Brésil ou les pays de l’Est » précise le PDG. Blablacar est actuellement une communauté de plus de 10 millions de personnes qui partagent des trajets. Le service est présent dans 13 pays.
Six business modèles
Cette réussite ne s’est pas faite sans quelques tâtonnements. « Nous avions six business modèles en tête et nous en avons essayé cinq » se souvient Frédéric Mazzella. « Finalement, le modèle retenu se rapproche des autres moyens de transport car on réserve sa place en ligne dans un covoiturage comme on réserve une place en ligne pour un train ou un avion » décrit-il.
Lorsqu’il se tourne vers le passé, il estime qu’il a pu faire des choses au début qui étaient pertinentes dans le contexte de l’époque mais qui ne le seraient plus aujourd’hui. « Nous avons fait beaucoup de plateformes de covoiturage pour les entreprises et les collectivités locales. Aujourd’hui on essaierait de ne pas le faire, même si cela nous a aidé à avoir nos premiers revenus » conclut-il.