« Avec l’AI Act, on se trompe de combat » accuse Jérôme Valat, co-fondateur de Cleyrop

Jérôme Valat, DG et co-fondateur de la société française Cleyrop

Jérôme Valat, DG et co-fondateur de la société française Cleyrop, opérateur de portails pour le partage de données à l’échelle européenne, monte au créneau et accuse la Commission européenne d’avoir tricoté une loi sur l’intelligence artificielle, l’AI Act qui va freiner l’innovation, favoriser les prestataires américains, tout cela pour satisfaire l’Allemagne.

La Commission européenne est hypocrite


Concernant l’AI Act, « pour résumer, on se trompe de nouveau de combat » réagit Jérôme Valat, DG et co-fondateur de Cleyrop. Il se désole face à la puissance des acteurs américains. « Nous tentons de réguler les monstres que nous avons laissé prospérer » décrit-il. Il pense que la Commission européenne est hypocrite. « Bref l’AI Act est un texte politique qui servira à la Commission européenne à prétendre qu’elle a fait le nécessaire, mais qui loupe l’essentiel. Du classique en somme » affirme-t-il.

Il voit dans l’AI Act un frein à l’innovation en Europe. « L’AI Act est un texte compromis mal ficelé qui limitera en effet une partie de l’innovation européenne mais surtout ne règlera rien des problèmes à venir. À noter que malgré les menaces de Meta, ces derniers modèles sont disponibles en Europe » relève-t-il.



Un marché de l’IA entièrement américain

Il prédit le pire pour l’IA européenne. « Nous serons bientôt avec un marché de l’IA entièrement américain. Les éditeurs de modèles sont américains sauf Mistral mais pas pour longtemps. Et pire encore, le nerf de la guerre de l’IA c’est aussi les GPU, les processeurs offrant la puissance nécessaire à l’IA. Un acteur est quasi monopolistique, NVIDIA, américain bien sûr. Et l’Europe brille par son silence sur le sujet » s’irrite-t-il.


Son point de vue est que la Commission européenne favorise les Américains et satisfait l’industrie allemande. «  La Commission européenne n’a eu de cesse d’offrir le marché européen digital aux Américains, y compris même contre les décisions des tribunaux de la CJUE [Cour de Justice de l’Union Européenne] » accuse-t-il. Il pointe même la Présidente réélue en juillet 2024 de la Commission européenne. « Ursula von der Leyen et l’Allemagne, ont décidé que c’était le prix à payer pour sauver le secteur industriel allemand. Les autres n’ont qu’à se taire » insiste-t-il.  

L’AI Act cache la misère européenne

Il se montre particulièrement défaitiste. « L’AI Act est un arbre qui tente de cacher la forêt funeste de l’innovation européenne à l’instar du DSA et du DMA, qui tentent de limiter les effets délétères des acteurs hégémoniques US » conclut-il.

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