Aucune étude scientifique ne guide précisément le gouvernement sur les lieux exacts de contamination du virus

Bruno Lemaire, Ministre de l'Économie et des Finances

C’est un aveu sur l’absence d’information chiffrée précise sur les lieux de contamination du virus Covid-19 que passe Bruno Lemaire, Ministre de l’Économie et des Finances. Le gouvernement n’a pas d’idée scientifique précise sur les lieux de contamination et finalement il ne voit pour l’instant d’autre solution que de freiner sa propagation en freinant la circulation des personnes.

Aucun Etat en Europe ne dispose de telles études

Aucune étude ne le guide en l’informant sur les lieux de propagation. C’est ce que l’on a compris à l’écoute de l’intervention du ministre le 9 novembre au soir durant 1 h 30 sur le plateau de BFM. «  Est-ce que vous connaissez un Etat en Europe qui est capable de vous dire exactement où les clusters se produisent, et où la contamination a lieu ? Une étude qui est capable de dire que c’est à 10% dans les commerces, 30% c’est sur le lieu de travail, et à 40% c’est dans le lieu familial ? » s’irrite le ministre interrogé sur les études scientifiques qui guideraient le gouvernement.

La France tâtonne en résumé. « Ayons l’humilité tous sur ce plateau de dire que nous sommes sur une pandémie totalement nouvelle, et que nous tâtonnons » répond-il. Il s’appuie sur l’exemple de certains pays européens qui ont aussi décidé de fermer les commerces. «  Certains en Europe ont décidé de fermer les commerces c’est le cas de l’Irlande, partiellement en Grande Bretagne, l’Allemagne se pose la question alors qu’elle a moitié moins de contaminations que nous » prend-il comme exemple. «  Tous nous tâtonnons et nous avançons, avec l’expérience avec les retours d’expérience, le masque, le gel » liste-t-il.

Préserver les libertés publiques contrairement à la Corée du Sud


Il s’énerve face à l’interrogation de se retrouver dans une situation où la France va passer son temps à faire du « confinement déconfinement » également décrit comme du « stop and go » à l’inverse d’un pays comme la Corée du Sud. Il évacue la méthode coréenne en la décrivant comme attentatoire aux libertés publiques. « On me donne l’exemple de la Corée du sud, allons au bout du raisonnement. En Corée du sud, vous avez des systèmes de contrainte de mise à l’isolement. Les personnes testées positives sont mises dans des hôtels, à l’isolement pendant une durée déterminée » présente-t-il.


« Sacrifier les libertés publiques cela ne peut pas faire partie des options en Europe et en France »

«  Est-ce qu’en termes de libertés publiques nous sommes prêts à accepter cela en France et en Europe ? Peut être qu’il faudra aller un peu plus loin, mais sacrifier les libertés publiques cela ne peut pas faire partie des options en Europe et en France » tranche-t-il. Une réponse assez paradoxale puisque on a quand même le sentiment que les libertés publiques sont actuellement passablement réduites.

Alors que faire face au risque de « confinement déconfinement » si on ne peut pas obtenir le vaccin pour chacun des Français avant des mois alors qu’il a été annoncé comme désormais existant chez Pfizer, l’annonce en ayant été faite dans la journée du 9 novembre ? « Il y aura moins de risque sanitaire si tout le monde adopte un comportement responsable et est solidaire » répond le ministre.

La fermeture des magasins est un crève cœur 


Dès lors, pourquoi avoir fermé certains petits commerces et pas d’autres ? « Il y a eu un débat. Et la décision était que pour stopper la propagation du virus. Il fallait des mesures drastiques. C’est un crève cœur » dit-il. « C’est la condition pour que le virus stoppe et que l’on puisse redémarrer sur les meilleures bases possibles. Sinon faut-il laisser le virus circuler, et avoir une aggravation de la situation sanitaire et ensuite avoir une crise économique encore plus grave ? » demande-t-il.

S’il y a beaucoup de monde, le virus circule, par exemple dans une rue commerçante

Y-a-t-il des données scientifiques pour dire que la fréquentation des petits commerces est plus dangereuse que d’aller dans les grandes surfaces ou dans les transports en commun ou dans les écoles ? En substance, la réponse du ministre restera que s’il y a beaucoup de monde, le virus circule, par exemple dans une rue commerçante.

« J’aimerai ouvrir les commerces dès que les conditions sanitaires seront remplies et j’espère le plus tôt possible. Nous avons un rendez vous jeudi 12 novembre qui est important. Le Conseil de défense sera présidé par le Président de la république. Nous aurons une évaluation de la situation sanitaire jeudi. Et le Président de la république sur cette base là prendra des décisions » conclut-il.

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