Apple privilégie une communication qui souligne qu’il protège la vie privée de ses utilisateurs. La firme prépare d’ailleurs l’encadrement de la collecte d’informations personnelles par les applications tierces. Mais Apple ne souhaite-t-il pas en fait transformer les utilisateurs de ses iPhones en chasse gardée dès lors qu’il s’agit de génération de revenus et de publicité ?
France Digitale monte au créneau
France Digitale, une association qui regroupe 2000 startups, monte au créneau et conteste ainsi l’image de chevalier blanc d’Apple. France Digitale est déjà engagée dans une action contre Apple depuis février dernier, car elle considère qu’Apple entrave le développement des startups par des pratiques anticoncurrentielles. Désormais, France Digitale pointe un paramétrage par défaut des iPhones qui permet à Apple de diffuser des publicités personnalisées vers les utilisateurs sans leur avoir d’abord demandé explicitement leur avis.
« Ce sont des millions de Français qui sont concernés, et même potentiellement des millions d’Européens »
« C’est une première mondiale, jamais une association de startups n’avait ouvert de contentieux contre le géant de Cupertino » souligne France Digitale. « Apple n’est pas au dessus des lois. Pour faire respecter le RGPD, nous saisissons la Cnil car les réglages par défaut des iPhones permettent sans consentement, la collecte de données personnelles pour de la pub ciblée dans les app préinstallées » insiste l’association.
Clarification des règles suivies par Apple
De fait, les règles de protection de la vie privée d’Apple et son mode de ciblage publicitaire méritent d’être clarifiés. A la décharge d’Apple, celui-ci indique suivre une procédure de protection de la vie privée de ses utilisateurs en créant des groupes d’au moins 5000 personnes ayant des caractéristiques similaires avant de leur proposer des publicités leur correspondant.
« Les allégations constituent une piètre tentative par ceux qui tracent les utilisateurs de détourner l’attention et de tromper les régulateurs »
Apple prépare l’entrée en service d’un contrôle supplémentaire qu’il a lui-même défini sur ses téléphones et qui va exiger que les développeurs d’applications mobiles demandent l’autorisation claire et nette de la part de l’internaute que l’on collecte ses données. Ce dispositif inquiète les développeurs d’applications mobiles car ils anticipent une chute des acceptations de la part de leurs utilisateurs. Une plainte a d’ailleurs été déposée devant l’Autorité de la concurrence pour abus de position dominante d’Apple. France Digitale pour sa part veut la fin du 2 poids 2 mesures quand il s’agit d’Apple alors qu’il ne se passe pas de semaine sans que la Cnil ne vienne auditer une des startups de l’association.