Allianz : « on passe de backends construits pour 30 ans à des Apps de 18 mois »


Allianz est fortement engagé dans sa transformation digitale. L’informatique doit s’adapter. Au lieu de backends bâtis pour durer 30 ans, il s’agit d’intégrer des Apps prévues pour durer 18 mois.  L’entreprise crée des équipes associant des experts du digital, de l’assurance et des startups. 

Quand Delphine Asseraf, directrice du digital chez l’assureur Allianz, a annoncé publiquement qu’elle serait contente si leur nouvelle App mobile durait 18 mois, la nouvelle a fait le tour de l’entreprise dans la journée. « Le soir même, on est venu me voir dans mon bureau pour me demander si mes propos avaient été déformés ou si j’avais réellement dit ça. J’ai confirmé » se souvient-elle en souriant. Elle a raconté cette anecdote le 25 mars, lors de l’événement organisé par Valtech et Adobe sur le thème de la transformation digitale des entreprises.


Rassurer l’informatique


Elle poursuit « avant, un assureur créait des backends pour 20 ou 30 ans. » Les choix technologiques ne sont désormais plus les mêmes avec le digital. « Il faut embarquer l’informatique en soulignant que l’on travaillera en respectant la conformité, le juridique, …Cela apporte de la réassurance dans l’entreprise » insiste-t-elle.

Pour mener cette transformation digitale, Allianz a recruté des gens qui ne viennent pas forcément de l’assurance et a créé une organisation digitale spécifique. « Nous faisons un mélange de gens du digital et de gens de l’assurance » décrit-elle. Elle ajoute : « le digital est un métier. Il faut une direction digitale assez forte, des experts, et un état d’esprit de startup. »


Des gens déresponsabilisés

Elle reconnaît que dans les grandes sociétés, les tâches peuvent être fragmentées. « Il faut redonner le pouvoir de bout en bout, plutôt que de fragmenter, ce qui est déresponsabilisant, et accepter l’échec » pense-t-elle. Et il faut également « détecter et travailler avec des startups. » Allianz a mis en place un mode plateau, avec toutes sortes de compétences. « Mon plus grand plaisir est quand on ne sait plus qui est qui » déclare Delphine Asseraf.

Le digital c’est aussi l’opportunité de remettre le client au centre plutôt que de rester sur une approche traditionnelle par l’offre, auto, assurance vie, etc … Dans cette démarche, la donnée est capitale. « Il faut regarder les données internes, et savoir ce qu’il faut conserver, comme le fait de savoir sur quel terminal, PC de bureau ou mobile, l’information a été prise » demande-t-elle.

L’arrivée des objets connectés

Le nouvel enjeu ce sera le Big Data grâce aux objets connectés. « Tout ce qui se passe sur les objets connectés et les masses d’information qu’ils ramènent sur les consommateurs, il faut savoir comment utiliser ce que l’on sait détecter de leurs habitudes. On sera entouré de 6 à 8 objets connectés chez soi, sans parler de la voiture connectée » annonce-t-elle.

Sur la route vers la transformation digitale, elle estime qu’Allianz se situe entre 55 et 60 sur 100. « On a fait la moitié du chemin quand on sait où on veut aller. Le plus compliqué c’est l’exécution, et nous avons déjà quelques livrables » conclut-elle.

Photo, Delphine Asseraf, directrice du digital chez l’assureur Allianz. 

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