Au bout de 2 ans de travail, le groupe 3 Suisses à réussi à se libérer de son Mainframe. C’est un sentiment de satisfaction que dégage Pierre Gressier, CIO du groupe à l’évocation de cette réalisation. Après une refonte complète, le groupe peut désormais faire du e-commerce en temps réel via une architecture « Best of Breed ».
Après l’effort, le réconfort. Pierre Gressier, le CIO des 3 Suisses, a manifesté son contentement suite à la refonte complète du système informatique des 3 Suisses, et s’être ainsi libéré de son Mainframe. Il s’est exprimé à l’occasion de l’événement organisé par Oracle à Roland Garros le 2 Juillet, sur le thème du middleware et de la sécurité.
Tout refaire du sol au plafond
« C’est une refonte complète, c’est tout refaire du sol au plafond » décrit Pierre Gressier, « il ne subsiste rien de l’ancien système d’information historique des 3 Suisses. Le mainframe a été arrêté. La prise est retirée. » Pour le DSI, évoluer à partir de l’existant aurait été certes plus facile et moins risqué, mais il a préféré un « Big Bang. »
« Dans notre cas, nous avions un existant obsolète techniquement. Nous avions une multitude de systèmes mais tous fonctionnellement complètement dépassés » déplore-t-il. « On ne peut pas faire du e-commerce digne de ce nom en étant limité à 100 000 articles, ce n’est juste pas possible en n’ayant pas d’inventaire en temps réel » souligne le CIO. La seule option qui s’offrait donc à lui était une reconstruction complète d’un nouveau système d’information à côté de l’ancien.
Un Mainframe, ça a la vie dure
« C’est un programme qui a duré 2 ans, 110 000 jours hommes, 450 personnes sur le plateau projet pour se libérer au final du mainframe, en début d’année après un peu de nettoyage d’archivage fiscal » comptabilise Pierre Gressier. Pour autant, la tâche n’aura pas été simple,« un Mainframe ça ne s’arrête pas comme ça, ça a la vie dure, même si on a reconstruit un système à côté. » sourit-il.
Le nouveau système est issu d’une approche « best of breed ». « Dans le cas du e-commerce, on a du mal à trouver un ERP qui couvre la totalité des besoins. Donc nous avons mis en place pas loin d’une dizaine d’ERP, dont le majeur qui est SAP » déclare Pierre Gressier.
300 flux, des millions de messages
« Pour intégrer tout ça, il faut un système ‘best of breed’, c’est avant tout du SOA [NDLR : Service Oriented Architecture] intégré avec des middleware, que ce soit en temps réel comme un bus applicatif ou revoir également toutes les infrastructures. Comme on était sur du mainframe, il a fallu remonter complètement des infrastructures [NDLR : Cloud privé], jusqu’à la construction du Data Center et à son peuplement » précise le CIO des 3 Suisses.
« Il y a un nombre de flux qui est juste impressionnant, c’est 300 flux et des millions de messages. Vraiment le cœur de notre système ce n’est pas un ERP, c’est l’ESB [NDLR : Enterprise Service Bus]. Les ERP sont juste des services que l’on branche en ‘plug and play’ sur notre bus de services » expose-t-il. Le bus ESB a été délivré par Oracle.
Temps réel indispensable pour le e-commerce
Le nouveau système est donc constitué d’un « hébergement interne, avec du temps réel partout qui est indispensable pour le e-commerce, l’assemblage de solutions ‘best of breed’ et une infrastructure Cloud privée. Avant même que le mot Cloud soit à la mode, on avait déjà tout ce qu’il fallait pour monter des dizaines voire des centaines de machines virtuelles en une semaine avec deux ingénieurs » conclut Pierre Gressier.
Photo: Pierre Gressier, CIO du groupe 3 Suisses International, le 2 Juillet.
Toujours un Mainframe chez Otto, la maison mère des 3 Suisses
Le groupe Allemand Otto est l’actionnaire de référence des 3 Suisses. C’est un leader du e-commerce en Europe. Mais alors que les 3 Suisses ont réussi leur projet informatique qui leur a permis de quitter le Mainframe, Otto a beaucoup plus de mal et n’a toujours pas quitté le sien.
Morgane Mons
Morgane Mons est journaliste spécialisée dans les nouvelles technologies et la transformation numérique des entreprises. Esprit Geek, passionnée de multimédia, retrouvez ses actualités sur son fil twitter.