2018 sera une année sans grand bouleversement côté informatique en France. C’est ce qu’imagine Robert Bentz, directeur associé de FWA, une société de services. Les startups hexagonales seront toujours bridées. Le Big Data devra être enfin rentabilisé. Seuls les objets connectés devraient repousser les murs et l’uberisation de l’économie se poursuivra.
« C’est arrivé demain » est un film de René Clair qui a marqué mon enfance, en me faisant rêver à cette merveilleuse capacité de savoir ce qui va se passer demain. On peut imaginer ce scénario pour l’année 2018 qui débute.
L’Europe dépassée comme toujours
Une première chose est sûre en 2018, le terme informatique a pratiquement été abandonné au profit du numérique, ou digital dans sa version anglo-saxonne. Côté startups, il est à noter que malgré toute la bonne volonté de nos dirigeants, nos super startups sont encore très loin de se transformer en licornes.
Elles sont encore plus loin de rivaliser avec les GAFA (Google Apple Facebook et Apple) ou les BATX (Baidu Alibaba Tencent et Xiaomi) chinois. L’Europe reste en 2018 dépassée par ces géants du numérique sans imaginer un seul instant mettre en place les moyens de rivaliser. En 2019 peut être ?
Autre confirmation importante si cela était nécessaire : le Cobol reste un langage largement utilisé, car il est toujours illusoire d’imaginer de réécrire les milliards de lignes dans un autre langage. C’est une bonne nouvelle pour les petits génies possédant des compétences sur les nouveaux et anciens langages, ils ont une brillante carrière devant eux.
L’intelligence artificielle, un vieux truc
Un mot qui revient de plus en plus, la redécouverte de l’Intelligence Artificielle (IA). C’est bien, les vieux ne sont pas dupes, mais les jeunes pensent qu’il s’agit d’un sujet nouveau. Quant au Big Data, c’est un flop dans son utilisation miraculeuse consistant à faire parler, sans directive, une masse de données.
2018 confirme qu’il faut quand même avoir une idée de ce que l’on cherche avant de mettre en place des solutions à plusieurs millions d’euros. En revanche, cette année aura été l’année de la prise de conscience qu’il faut impérativement gérer mieux ses données. Cela est vrai pour les entreprises, mais aussi pour les particuliers. Le Data Management a quant à lui pris son envol.
En 2018, le périmètre du numérique s’est encore élargi avec la multitude des objets connectés ou interconnectés. Nous avons pu plaisanter en excluant les poubelles des objets connectables. Trop tard, les poubelles sont maintenant dans le réseau pour connaître les usages des utilisateurs.
L’Uberisation se poursuit
En 2018, l’e‐learning devait exploser. Ce sera en 2019 peut être… Sinon 2018 confirme l’arrivée des barbares qui viennent occuper les marchés des seigneurs installés : les taxis agonisent, l’hôtellerie souffre, les pure players de la voiture électrique prennent des parts de marchés significatives.
Il y a toujours nos grandes peurs, comme si la crainte devait nous aider à mieux vivre. La RGPD aura passé le mois de mai sans grand bouleversement. Tout le monde n’était pas prêt, mais la répression non plus. Quant à l’I.A. qui devait remplacer l’homme dans ses activités, et nous faire perdre notre job, cela ne se produira pas. Nous pouvons reporter cette peur sur 2019.
Une année 2018 somme toute normale. Nous ne vérifions que rarement après coup que les prédictions se réalisent. Je lis mon horoscope, mais je l’oublie très vite pour gérer le présent, mon avenir immédiat et surtout mes prochaines vacances. Bonne année 2019 !
Pour information, FWA (Front web Application) est une société de services. Elle réalise 2,4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015, en employant moins de 50 salariés.