« Grandes entreprises, arrêtez vos incubateurs et Labs internes, » demande le PDG de Sigfox

Ludovic Le Moan, PDG, entrepreneur et fondateur de Sigfox, 28 septembre

La mode des incubateurs et des Labs dans les grandes entreprises est une impasse pour Ludovic Le Moan, PDG, entrepreneur et fondateur de Sigfox, une success story à la française. Il plaide pour que les entreprises rejoignent des incubateurs externes pour un grand brassage et une cross fertilisation bénéfique.

C’est fun mais n’amène pas grand chose


Il a pris la parole lors de l’événement 01 Business Forum, le 28 septembre. Sigfox est une jeune société qui délivre des services de communication radio à bas débit pour l’internet des objets.


« Ce serait bien que l’on commence à revoir les positions sur les incubateurs, parce que l’on a beaucoup de grandes entreprises qui créent leur propre incubateur, » débute-t-il. « C’est fun, c’est cool, on a des gars qui arrivent en Tee-shirt et en short, et à la sortie, ça ne donne pas grand chose parce que l’on reste dans des cadres un peu trop contraints, la cross fertilisation n’est pas là, » constate-t-il.

Il appelle à ce que les grandes entreprises aillent plutôt dans des incubateurs qui ont déjà été créés par des entrepreneurs. « On y partage ses préoccupations, on fertilise en termes d’idées, ensuite effectivement en ce qui concerne la propriété intellectuelle dès l’instant où l’on touche quelque chose d’important qui va impacter son métier, alors on rentre chez soi, pour déposer le brevet si l’on veut, et on crée des nouveaux produits, » reconnaît-il.


Décloisonnez, on verra la propriété intellectuelle après

« Mais il faut décloisonner ce que l’on appelle les incubateurs, les Labs et tout ce qui s’ensuit. Je pense qu’il ne faut pas être à fond dans chacun fait son Lab, aux Etats Unis à San Francisco parce que c’est là qu’il faut être, » pointe-t-il.

Il veut rassurer tout en demandant de changer d’état d’esprit et de culture. « Je pense que l’on a les compétences ici, on a ce qu’il faut pour être compétitifs. Mais par contre il faut changer d’état d’esprit, et partager, et ensuite protéger sa propriété intellectuelle en temps utile. Mais au départ il faut ouvrir un petit peu les chakras. Comme disent les Anglais, penser en dehors de la boîte, il faut décloisonner, » conclut-il, toujours aussi engagé dans ses propos.

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