Dans 4 ans, la disruption viendra de la biosynthèse et de l’intelligence artificielle

Xavier Duportet, PDG d'Eligo Bioscience

Le filon de l’uberisation de l’économie grâce au digital va s’épuiser dans 3 à 4 ans, la prochaine vague c’est de créer des innovations de rupture grâce aux nouvelles technologies encore émergentes.

Economie bousculée


Ces nouvelles technologies émergentes, ce sont la synthèse et le séquençage de l’ADN, l’intelligence artificielle, la robotique et la nanotechnologie. « Dans 4 à 5 ans, ils vont bousculer l’économie et l’industrie autant voire plus que l’uberisation, » affirme Xavier Duportet, PDG et co-fondateur de la startup Eligo Bioscience.

Il a pris la parole lors de l’événement de présentation de la future loi Macron sur les nouvelles opportunités économiques, baptisée Noé, le 9 novembre au ministère des finances à Bercy.

« Les entrepreneurs doivent voir plus loin que de créer une startup dans le Web, une nouvelle App, ou d’uberiser un secteur de l’économie, il faut aller au-delà que d’être un ‘me too’ de Uber, » conseille le jeune chef d’entreprise.


Le vivant programmé

« On peut programmer le vivant pour produire des bactéries, des levures ou des enzymes. On peut produire de nouvelles molécules, cela concerne les secteurs de la santé, de l’agriculture et de l’industrie, » décrit-il. Et de citer le succès, annoncé vendredi dernier, d’une petite fille guérie d’une leucémie grâce à une cellule immunitaire humaine génétiquement modifiée. C’est la société française Selectis qui a produit ce médicament d’un nouveau genre.

Il trouve le terreau fertile en France pour le développement des startups dans la biologie de synthèse. Et de citer le CIR (Crédit Impôt Recherche), le statut de jeune docteur, le statut de jeune entreprise innovante et les différentes subventions. Pour autant, il n’y aucune jeune pousse qui se développe dans le secteur contrairement aux Etats Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne, la Suisse et les Pays Bas, regrette-t-il.

Le codeur de demain

Un frein important selon lui est le cloisonnement des formations. Il a besoin de bio-ingénieurs, une formation qui n’existe pas en France. Elle doit assurer la convergence de métiers tels que biologiste, chimiste, designer ou informaticien. « Le bio-ingénieur c’est le codeur de demain, » conclut-il. Lui-même a créé sa société avec l’institut Pasteur et a fait venir les ingénieurs des Etats Unis.

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